Accueil > Hauts-de-Seine > Actualités Hauts-de-Seine > Et si Devedjian sauvait son fauteuil des Hauts-de-Seine ?

Et si Devedjian sauvait son fauteuil des Hauts-de-Seine ?

vendredi 27 janvier 2017

Devedjian ressemble de plus en plus au Chevalier de Pardaillan. Ce héros des romans populaires de l’anarchiste Michel Zévaco, renversait avec sa seule rapière à la main des bataillons entiers d’adversaires lancés à ses trousses.

Alors que ce ne serait pourtant apparemment le souhait ni du Président, ni du Prince Jean, ni du couple Balkany, ni de Charles Pasqua, ni d’autres encore, il n’est pas encore tout à fait dit que Patrick Devedjian ne parvienne pas à sauver son fauteuil de président du département si convoité des Hauts-de-Seine.

Il s’était engagé en 2008 à nettoyer la gestion du 9-2, évoquant « les écuries d’Augias  », ce qui, bien entendu, avait entraîné quelques réactions hostiles à son encontre. L’avocat choisi pour cette mission plus que délicate, Me Olivier Schnerb, défend âprement le département dans 4 affaires en cours.

Dans l’affaire Bottolaccio, la justice a mis au jour un système de favoritisme et de surfacturation portant sur des commandes d’équipement informatique de 87 collèges entre 1995 et 2000. Les marchés étaient attribués au même entrepreneur, en échange de cadeaux dont le coût était inclus dans le montant des factures.

L’affaire Garcia concerne une fraude au sein du conseil général pour la passation en 2000 d’un marché de réhabilitation du collège Henri-Matisse, à Issy-les-Moulineaux. L’affaire sera jugée en appel en mai.

En 2001, Jean Hamon fait donation de 192 œuvres d’art à un syndicat mixte présidé par Charles Pasqua et André Santini. Charles Pasqua s’est engagé à construire un musée pour abriter cette donation… dont l’acte expire en janvier 2011, sans que les travaux aient été commencés. Depuis 2001, le département a engagé des charges élevées de gardiennage des œuvres. Charles Pasqua et André Santini sont mis en examen. La justice réexaminera l’affaire en avril 2011.

Charles Pasqua, président du conseil général, crée en 2000 la Maison départementale de l’Outre-mer, qui reçoit plus de 4M€, jusqu’à ce que, en 2005, Nicolas Sarkozy, soupçonnant des détournements de fonds, décide sa mise en liquidation. Patrick Devedjian transmet le dossier à la justice. La cour d’appel de Versailles confirme en appel le 3 mars la condamnation à 2 ans de prison avec sursis, pour abus de confiance, de Freddy Loyson, ex-directeur général de l’association.

Dans un climat départemental difficile où les petites phrases sont en général assassines, la fébrilité, selon le JDD, paraitraît progressivement changer de camp.

Au point que le vendredi 11 mars, à l’occasion d’un meeting à Bourg-la-Reine, une dizaine d’élus du 92 soient présents. Plus d’ostracisme ? Patrick Devedjian y a reçu de plus le soutien public de deux ministres qui saluèrent, l’une un « homme d’engagement  » (Valérie Pécresse), et l’autre un « homme de culture résolument mesuré  » (Gérard Longuet). S’agissait-il de la transmission d’un message signifiant la fin des hostilités ? D’une séance d’hypnotisme ? L’histoire nous éclairera.

Le député d’Antony se déclara ce soir-là « surpris d’avoir tant d’amis  ». Dans un tel climat d’harmonie, Patrick Devedjian s’engageait, en cas de réélection à la présidence de l’assemblée départementale, à la diriger avec « simplicité, gentillesse et modestie  ».

André Balbo

sources : Le Monde Magazine, le JDD