Gabegie ? La SDCC (Société de distribution de chaleur de Clichy), en charge du chauffage urbain qui alimente à la fois les bâtiments publics et les logements de l’office HLM, paraît avoir été bien épinglée par la CRC d’Ile-de-France.
« Cette distribution de chaleur s’insère, depuis longtemps, dans un système très peu ouvert à la concurrence extérieure, du fait du contrôle global sur l’ensemble de la société Elyo-Suez. Ce système est juridiquement contestable, au regard des règles actuelles des délégations de service public, et devrait être révisé sur de multiples aspects.  »
Les occupants des HLM de Clichy pourront se reporter à la page 30 du rapport pour découvrir l’ampleur des augmentations de tarifs subies ces dernières années. Les leurs et celles de leurs voisins, car à Clichy, les plus pauvres sont les plus sollicités : « Cette augmentation plus élevée du “ tarif unitaire de base †s’est donc, nécessairement, répercutée sur les factures des locataires et consommateurs de l’office (de HLM), qui ne sont pourtant pas les plus favorisés.  »
Les curieux pourront aussi constater que les comptes 2007 du chauffage urbain sont déficitaires et cela « ne fait l’objet d’aucune explication sérieuse, ni même de commentaires dans le compte rendu annuel du délégataire  » indique la CRC d’Ile-de-France.
En chiffres, le constat est spectaculaire : « En 2006, sur une centaine de réseaux étudiés, le prix moyen du MWh vendu par les réseaux à leurs clients était de 49,6€HT. (…) le prix du MWh vendu aux abonnés de Clichy apparaît entre 30 et 100% plus élevé que dans la moyenne des autres réseaux.  »
Enfin, le système de chauffage clichois permet aussi d’alimenter une partie du réseau des voisins de Levallois, commune limitrophe située à l’Ouest, à des tarifs amis pour les administrés du maire UMP Patrick Balkany. La CRC d’Ile-de-France précise que : « Le prix du MWh va du simple au double en moyenne de 2001 à 2007, le prix de vente aux abonnés clichois évolue de 55,7 à 80€/MWh sur la période, mais seulement de 22,3 à 40€ pour le LEM (Levallois Energie Maintenance, ndlr).  »
Enfin, à propos de la gestion d’Elyo-Suez, la CRC dénonce : « un risque sérieux de transfert de marges et d’opacité entre la maison mère et sa filiale, la réalité des coûts de certains produits et charges respectifs des deux sociétés devenant contestable, du fait de leur proximité  ».
Sur ce point, comme sur les précédents s’agissant de la gestion du chauffage urbain, les Clichois devront attendre le prochain conseil municipal, mercredi 8 septembre, pour demander des explications.
André Balbo
Sources : Rapport de la CRC d’Ile-de-France, Rue89