La sentence du 10 janvier n’a pas évolué. Le "refus commission" qui figurait en face du nom de Rama Yade sur l’affichage des listes électorales à la mairie de Colombes ne va pas être revu. Ce lundi, le tribunal d’instance de la ville a rejeté la demande de réinscription de Rama Yade sur les listes électorales suite à sa radiation mi-décembre (lire plus bas), comme l’a constaté l’AFP.
Sans bureau de vote, l’ex-secrétaire d’Etat ne peut plus voter dans la ville des Hauts-de-Seine où elle est conseillière municipale... A-t-elle encore la possiblité de se présenter aux élections législatives en 2012 ? Elle convoite en effet une circonscription à cheval entre Asnières et Colombes, actuellement détenue par Manuel Aeschlimann (UMP). L’intéressée assure que cette affaire de domiciliation ne remet pas en cause sa candidature. Mais parmi les conditions sine qua none pour briguer une place à l’Assemblée nationale figure : "être électeur". Ce qui implique d’être inscrit dans un bureau de vote... Rama Yade possède tout de même encore 2 options pour se soumettre au vote des électeurs en juin prochain : poursuivre son combat pour obtenir sa réinscription à Colombes, en se pourvoyant en cassation dans les 10 prochains jours, ou changer de stratégie et saisir une autre juridiction pour être inscrite dans une autre ville.
Cette 2e option ne l’empêcherait pas de se présenter aux législatives dans la circonscription visée des Hauts-de-Seine puisque pour l’élection des députés, le Code électoral n’exige aucune condition de domiciliation. Reste à Rama Yade à trouver enfin un bureau de vote accueillant...
Radiée des listes électorales à Colombes, Rama Yade porte plainte (article du 15 décembre)
C’était dans l’air depuis la fin novembre, c’est désormais officiel : Rama Yade perd sa carte d’électrice à Colombes (92). Son plus farouche opposant, le maire PS de la ville Philippe Sarre, l’a révélé hier soir à l’AFP suite à la tenue d’une commission de révision des listes électorales.
La cause ? Philippe Sarre, justement, accuse l’ancienne secrétaire d’Etat de ne posséder aucune résidence à Colombes, faisant passer le local de son association, Agir pour Colombes, pour résidence. D’autres élus UMP et PS estiment pour leur part que l’actuelle n°2 du Parti radical ne vit pas réellement à Colombes, préférant son domicile parisien. La commission de révision des listes électorales aurait ainsi donné raison au maire de la ville et aux autres accusateurs.
Conséquence ? Actuellement conseillère municipale de Colombes, Rama Yade a de forte chance de perdre son siège. Mais celle qui vient de se déclarer candidate pour les prochaines législatives dans les Hauts-de-Seine devrait pouvoir aller au bout de sa démarche. En effet, selon Philippe Sarre, Rama Yade se serait présentée lundi en mairie pour signaler qu’elle habite dans un nouvel appartement à Colombes depuis le 7 décembre. A temps pour s’inscrire sur les listes électorales pour 2012... et donc à temps pour être candidate à l’Assemblée nationale.
La n°2 du Parti radical, qui avait déjà réagi vivement fin novembre à ces accusations dans Le Parisien en dénonçant des "méthodes infectes", a lancé sa défense en annonçant qu’elle va déposer plainte pour "dénonciation calomnieuse" contre les responsables d’une "cabale politicienne". Avant de donner sa version dans un communiqué publié ce vendredi et relayé par 20 minutes : "La vérité, c’est que je n’ai pas été radiée des listes électorales. Il s’agit simplement d’un changement de bureau de vote, consécutif à un changement d’adresse, comme cela se fait pour n’importe quel électeur dans cette situation."
Contacté par l’AFP, une source à la préfecture des Hauts-de-Seine a affirmé que la radiation était "provisoire", devant encore être notifiée à la principale intéressée dans les prochains jours, et que cette dernière a la possibilité de faire appel. "La vraie raison, c’est qu’ils ont peur de moi, peur que je gagne", lançait Rama Yade jeudi à l’AFP. Les législatives de juin 2012 ont déjà commencé...