– Deux projets annulés. Souvenez-vous : en 2008, Jean Nouvel était choisi pour mettre sur pied la tour Signal. Un projet d’envergure, censé dominé le quartier d’affaires parisien, laissant une large place au vide à l’intérieur du bâtiment, mêlant appartements, hôtel, bureaux, commerces... Deux ans plus tard, le projet était abandonné, faute d’investisseurs. La crise est passée par là. Le projet de tour Generali a connu le même sort.
– Phare, ça coince. L’architecte Thom Mayne a imaginé une flèche avec un bord courbé, un autre rectiligne, le haut de la bâtisse se découpant lui en de longues tiges de fer, tel un nid en hauteur. Une flèche de 300 mètres, située entre la Grande Arche et le CNIT, avec 69 niveaux de bureaux. Différents recours ont déjà été déposés par les riverains. Mais ce n’est rien à côté du dernier épisode en date : le député-maire UMP de Courbevoie, Jacques Kossowski, a rompu les négociations avec le promoteur du projet Unibail-Rodamco. Le promoteur expose actuellement son projet au CNIT de La Défense. Problème : l’exposition ne tient pas compte des réclamations de la ville de Courbevoie. La construction du gratte-ciel réclame en effet la destruction de la passerelle Carpeaux. Or, selon le maire, cité par Le Parisien, la ville de Courbevoie a demandé des aménagements "pour maintenir la liaison de plain-pied entre le Faubourg-de-l’Arche et l’esplanade de La Défense pendant la durée des travaux". Une liaison empruntée par 30.000 personnes chaque jour. "Cette société doit comprendre que Courbevoie ne se laissera pas dicter sa conduite. La Ville souhaite favoriser l’emploi sur la Défense, mais cette priorité doit aussi intégrer les attentes légitimes des habitants du Faubourg". Le projet est-il menacé ? Probablement pas. Il s’agit là de désaccords concernant la période de construction et une passerelle provisoire pourrait être érigée. En revanche, Phare a déjà pris du retard : Unibail-Rodamco annonce que le gratte-ciel verra le jour au premier semestre 2017 au lieu de 2016, comme prévu initialement…
– Hermitage au ralenti. Il s’agit des immenses tours jumelles (320 mètres) de la société russe Hermitage, imaginées par l’architecte Norman Foster. Le tribunal de Nanterre a prononcé le 13 octobre l’interdiction des démolitions prévues par le projet jusqu’à ce que les titulaires des permis de démolir aient obtenu l’accord de l’association rassemblant propriétaires et copropriétaires d’immeubles riverains, l’ASL Les Damiers-Courbevoie… Le cœur du problème : un locataire refuse de quitter son appartement, empêchant ainsi la destruction des HLM préalable à la construction des tours Hermitage Plaza. Le projet est-il réellement remis en cause ? La bataille juridique promet surtout d’être longue car d’autres résidents seraient mécontents du processus de relogement. Le promoteur Hermitage a cependant affirmé dans un communiqué mi-octobre : "Le lancement des travaux du projet Hermitage Plaza reste programmé pour la fin de cette année", le projet n’étant "ni suspendu, ni retardé".
– Projets sur les rails. Le promoteur de Phare, Unibail-Rodamco, connaît moins de soucis pour la tour Majunga (195 mètres de haut) dont la réalisation a commencé début 2011. Ce gratte-ciel à proximité de l’esplanade sud est prévu pour décembre 2013. Les travaux de Carpe Diem (166 mètres sur l’esplanade nord), des assureurs Aviva et Predica (Crédit Agricole), et de la très arrondie D2 (180 mètres à l’emplacement actuel de l’immeuble Bureau Veritas), de Sogecap, la compagnie d’assurance-vie de la Société Générale, ont aussi commencé. Leurs livraisons sont respectivement annoncées pour fin 2012 et 2014.
– Projets en stand-by. Les tours Ava (34 étages) du groupe franco-britannique Générale Continentale et Air2 (42 étages) de l’américain Carlyle sont, elles, au feu orange... Elles attendent de mettre un terme à des recours juridiques. Il s’agit selon l’Epadesa (Etablissement public d’aménagement de La Défense Seine Arche) d’un recours "bientôt réglé" pour Ava.